• Lorsque l'on apprend le handicap de son enfant, plusieurs sentiments se mélangent. Si le sentiment d'injustice disparait assez rapidement (parce qu'inutile et destructeur), le sentiment d'impuissance, lui, est plus difficile à contrôler.

    Que peut-on faire, concrètement, pour aider notre petit oiseau à s'épanouir, à se sentir bien dans cette vie qui a commencé si durement pour elle ?

    Je connaissais la pédagogie Montessori grâce à mon métier, au moins dans les grandes lignes. Je savais que Maria Montessori avait créé cette pédagogie en travaillant avec des enfants "différents".

    Je m'y suis penchée plus sérieusement ces derniers mois afin d'y chercher des pistes, des idées... Et j'en ressors complètement conquise, avec l'envie d'en savoir encore plus !

    Chez nous, qu'est-ce que ça donne ?

    • Un miroir et un tapis pour que petit oiseau puisse bouger à sa guise, elle qui ne tient pas encore assise. 
    • Des mobiles partout... Au dessus du lit, du tapis, de la table à langer, dans la salle de bains... 
    • Des jeux en bois, des grelots, des plumes... Tout ce qui pourra l'aider à développer sa motricité fine, à entretenir sa curiosité et ses sensations corporelles.
    • Des paniers avec des objets du quotidien (une cuillère en métal, des langes de tissu, un petit bol, une cuillère en bois...).
    • Des livres, encore et toujours : en papier, en tissu, en carton...
    • Des instruments de musique et des CD de comptines, de musiques d'ailleurs, de musique classique...

    Au delà de ces quelques aménagements, c'est sur ma posture de maman que je m'interroge. "Aide-moi à faire seul". Toute une pédagogie résumée en quelques mots, mais qui collent si bien à notre réalité. L'autonomie de notre fille est au centre de nos espérances, et nous allons tout faire pour y parvenir. Cela demande une réflexion sur soi, son comportement vis-à-vis de son enfant, ses principes. L'observer le plus possible, modérer ses interventions, s'adapter : pas toujours facile ! 

    En attendant je lis des ouvrages consacrés aux pédagogies alternatives, je consulte régulièrement des blogs tels que celui-ci, j'apprends, je m'émerveille... Et je me retrouve changée, dans mon rôle de maman et dans celui d'enseignante. 

    Et si, finalement, c'était ma fille qui m'aidait à grandir ?

     

    Petit Oiseau devant le miroir


    1 commentaire
  • Lui et moi, on se connait depuis longtemps. Depuis toujours, en fait. Il a toujours été là, parfois discret, parfois plus virulent.

    A travers mes yeux d'enfant, je ne le reconnaissais pas. Il était comme un vieil ami de la famille, dont la présence sans faille n'étonne pas, mais auquel on ne prête pas vraiment attention non plus. 

    Il a attendu patiemment, me regardant grandir, partir, tomber amoureuse. Et puis il m'a rattrapée, sans crier gare, violemment. "Tu ne pensais quand même pas te sauver comme ça... Sans moi...". Il s'est accroché.

    Nous avons essayé de le faire taire, de le laisser vivre sa vie de son côté et de vivre la nôtre.

    Un mariage, une maison. Parfois il se rappelait à nous, il lançait ses petites piques. Et puis notre plus grand bonheur a tout balayé : un bébé.

    Un bébé à nous, enfin. Le reste n'a plus aucune importance. 

    Et c'est là qu'il a joué son plus mauvais tour : dans les yeux de mon petit oiseau, dans sa respiration difficile, dans ses membres immobiles... C'était lui, encore.

    Lui, qui fait peur, qui fait détourner les yeux, qui fait honte parfois. Lui, dont certains n'osent pas prononcer le nom... Le handicap.

    Aujourd'hui, nous apprenons à vivre ensemble, nous parvenons parfois à l'apprivoiser. Un papa qui a un accident. Un chéri qui tombe malade. Et un bébé qui n'a pas la force qu'il devrait avoir. Et tout bascule.

    Parce qu'il est parfois difficile d'expliquer pour nous, parfois difficile de comprendre pour les autres, j'ai eu envie de ce blog. Pour qu'il n'y ait plus de non-dits, de gêne... Peut-être aussi est-ce une forme de thérapie que de poser des mots sur tout cela...Ce blog ne sera pas triste, parce que notre vie ne l'est pas. Je ne le veux pas pathétique, surtout pas.

    Je ne parlerai pas que de lui, mais j'y reviendrai souvent, parce qu'il tient une place importante chez nous. 

    Il ne doit pas nous faire peur, il doit nous pousser à nous battre. Et parce qu'il en parle bien mieux que moi, tellement mieux que je lui ai chipé le titre de ce blog... Un petit clic pour un peu de musique ! 

    A très vite ! 


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